• Histoire
Le Cheval Mongol est une ancienne race, probablement la plus ancienne réellement domestique et elle a influencé beaucoup d’autres races d’Asie et d’Europe jusqu’à une époque récente.Elevé par les tribus guerrières du pays, on pense que le cheval Mongol fut apparenté en des temps très anciens avec le cheval de Prjevalski. Il descend vraisemblablement en droite ligne de l’Equus caballus prjevalski Poliakov et de ces Tarpans sauvages qui peuplèrent jadis les steppes de l’Asie centrale. Dans un ancien livre de la période Han, un chapitre relate que “aussi loin que du temps du règne de Yao [4 000 à 5 000 ans auparavant], il vivait dans les bassins des rivières, dépendant des pâtures naturelles et paissant aux côtés du bétail et des moutons”.Le cheval Mongol représente l’une des souches d’origine qui exerça une influence prépondérante sur le cheptel d’élevage mondial et ses gènes pourraient probablement être retrouvés chez le Pur-sang et l’Arabe, ainsi que tous leurs croisements et dérivés.
Le Cheval Mongol est aussi utilisé pour le lait, indispensable à la vie pastorale de la population. Aujourd’hui encore, les Mongols utilisent traditionnellement le lait de jument. La traite permet d’obtenir 150 à 300 kg de lait, en addition à ce que tète le poulain. Cela représente une moyenne de 3 à 4 litres par jour, récoltés au cours de 5 traites, parfois plus. Le lait de jument est utilisé pour préparer un lait fermenté, l’aïrak. À la fois breuvage et nourriture, l’aïrak établit une liaison fondamentale entre le cheval et le peuple des steppes : celui qui a grandit au lait de jument ne peut que connaître le langage des chevaux.
• Critères de la race
C’est est un petit cheval et non un poney.
Très polyvalent, il est vif, alerte et possède une remarquable habilité au travail sous la selle et le bât, avec le bétail, à la ferme et au trait. Il prend également part à des matchs de polo, sport très populaire en Asie, ainsi qu’aux festivals nationaux.
Sa rusticité, sa résistance et son endurance sont légendaires : on mentionne volontiers que les chevaux fournis par la RPM à l’Union Soviétique, au cours de la dernière guerre mondiale, sont allés jusqu’à Berlin.
Volontaire, infatigable, docile, et très endurant sont ses qualités principales. Le Cheval Mongol est également doté d’une grande résistance. Il peut parcourir 80 à 95 km par jour, même en terrain accidenté, et les courses de 30 à 60 km font partie intégrante de la vie sociale. Très populaires, ces courses sont adaptées aux qualités spécifiques des chevaux Mongols plus résistants que rapides.
De manière générale, ce cheval porte une tête massive et lourde avec un profil droit et un front large, des yeux en amande, des oreilles petites et très mobiles. L’encolure est courte, épaisse et musclée. Le garrot assez bas, annonce un dos très fort, court et droit, et une croupe longue, tombante et musclée, une queue assez haut placée, des membres solides et courts. Grâce à ses sabots résistants et durs, il a rarement besoin d’être ferré.
Ce cheval aux crins abondants, présente généralement une robe baie, baie sombre, souris, noire, rouan ou isabelle. Il toise généralement entre 1,22 m et 1,42 m.
• Allures
L’allure naturelle du Cheval Mongol est le trot. Certains individus, très recherchés, amblent naturellement. Son pas n’est pas très étendu et, au petit galop, il n’est pas plus rapide qu’au trot.
• Harnachement
Avec une selle qui libère son dos par un siège très haut, et qui répartit le poids du cavalier par des bandes très longues, le vaillant petit animal, équilibré sur les épaules retrouve une locomotion normale. Dès lors, toutes ses qualités peuvent s’exprimer.
Avec cette selle originale, les Mongols ont utilisé un harnais de tête spécifique, comparable à aucun autre. Le bridon (amgai) n’est pas un filet à canons épais. Il est fait de deux tiges minces et courbes, se reliant dans la bouche (manière mors brisé) et sortant largement des commissures des lèvres, jusqu’à remonter sur les joues. Là, ces tiges s’articulent sur deux anneaux, attachés aux montants. De ces anneaux partent deux rênes, et une longe sur le côté gauche. Cette embouchure a un effet releveur de la tête et renverseur de l’encolure. La tête porte au vent dès que la main agit. La conduite, à une main, se fait sur rênes très courtes, par appui de l’anneau sur la joue du cheval. « … Les Mongols disent qu’ils dirigent leur monture par une action non pas sur la bouche, mais sur les joues » (ibid.).
LES NOMADES MONGOLS
La Mongolie est l’une des dernières terres vierges de notre planète.
Cette terre aux hivers glaciaux et aux étés suffocants, offre également des prairies aux herbes grasses et nourrissantes, de l’eau à volonté en permanence, et un espace aux dimensions exceptionnelles.
Sur ces territoires vivent des troupes de pasteurs nomades qui, malgré des conditions climatiques extrêmes et un libéralisme croissant, perpétuent la tradition millénaire de leurs ancêtres. Depuis 3 000 ans, les familles nomades se déplaçant à la recherche de pâturages, au minimum deux fois par année, idéalement au printemps et à l’automne, généralement dans un rayon de 50 à 100 kilomètres. Des migrations de plus grande envergure sont quelques fois nécessaires afin de trouver de meilleurs pâturages. Ainsi la moitié de la population subsiste grâce à l’élevage et à l’exploitation des ressources naturelles de leur territoire et l’autre moitié, bien que citadine et sédentarisée, ne perd jamais une occasion, par plaisir ou par nécessité, de parcourir les steppes infinies.
Les nomades vivent sous des « ger », tente en feutre mongole également connue sous le nom de « yourte ». Même les habitants des villes et les voyageurs utilisent ces abris fort confortables et équipés de tout « le confort moderne ». Habitat traditionnel des pasteurs de la steppe depuis la nuit des temps, la « ger » est conçue pour résister aux vents violents et pour rester chaude en hiver et fraîche en été. Mais surtout, elle doit être démontable et transportable facilement.
Les Mongols sont donc des nomades dans l’âme, et contrairement à la plupart des autres peuples nomades du globe, leur mode de vie est naturellement reconnu par leurs dirigeants et leurs compatriotes.
Les nomades mongols entretiennent des liens très étroits avec les animaux, puisqu’ils sont gages de leur survie. Au premier rang se trouve le cheval, le plus estimé d’entre tous. Fait intéressant : c’est probablement dans les prairies mongoles que le cheval a été domestiqué pour la toute première fois. Ici, tout enfant nomade doit apprendre à monter un cheval dès qu’il sait marcher !
Grâce à la mobilité rapide que le cheval leur inspira et des techniques de guerre bien particulières, les cavaliers nomades de la Mongolie ont durablement et douloureusement marqué tous les peuples qui les ont rencontrés dans l’Histoire. Leurs exploits conquérants sont relatés dès le cinquième siècle av. J.-C. dans des manuscrits chinois. Les steppes mongoles ont d’ailleurs été le berceau des terribles Huns et de leur chef Attila, semant la panique dans la chrétienté à la chute de l’Empire romain, sans oublier le célèbre Gengis Khan.
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